Une baisse de population continue depuis 2015 (- 33 900 hab. sur cette période), qui s’accélère encore en 2020 (- 8 200 hab.), et pas seulement en raison de la pandémie, même si cette dernière accentue le phénomène (moins 4 600 habitants pour le déficit migratoire et moins 3 600 habitants pour le déficit naturel).
Focus natalité...
Continu depuis 2011, le recul des naissances en Normandie résulte à la fois d’une baisse du nombre de femmes en âge de procréer (moins 0,7% de femmes âgées de 14 à 49 ans, en 2020) et de leur taux de fécondité (1,81 enfant / femme). Il se situe en dessous du seuil de renouvellement des générations (2,05 enfant / femme > seuil qui était atteint en 2010).
Focus mortalité...
En 2020
Substantielle, l’augmentation des décès en Normandie (+5,5%) demeure loin derrière le score national (+9,3%). Le département de l’Eure tutoie néanmoins le score national avec +9,1% de décès. Si la pandémie impacte fortement le taux de mortalité, le vieillissement de la génération des baby-boomers génère aussi plus de décès.
En 2019
Son augmentation est à mettre sur le compte du vieillissement de la population (arrivée à un âge avancé des populations issues du baby-boom) ainsi que des épisodes caniculaires de 2019, qui ont entraîné une surmortalité.
Focus seniors...
> Consultez le détail de l’analyse INSEE d’avril 2019 sur les conditions de vie des seniors.
Focus sur l’atonie démographique normande
La démographie normande s’affiche comme l’une des moins dynamiques de France, avec celles du Grand Est et de Bourgogne/Franche-Comté.
Le faible dynamisme démographique affecte toutes les régions qui bordent l’Île-de-France.
La bascule de 2013...
un encéphalogramme plat
Encore stable en 2012, le fléchissement démographique s’est amorcé en 2013, puis accentué depuis 2015 (baisse annuelle de 0,2%). Le réservoir normand se vide, principalement en raison du départ des jeunes diplômés, car le solde naturel lui, demeure légèrement positif (+0,1% / an), aidant à compenser le solde migratoire négatif.
Retournement de pyramide...
Une perte de vitalité démographique sans équivoque
Le socle de la jeunesse se creuse (en raison des départs et du manque d’arrivées), tandis que le sommet des seniors s’élargit : la Normandie vieillit !

Une situation démographique anémiée
Bien qu’en partie compensée par l’arrivée massive de papy-boomers franciliens (à Pacy, Granville, Ouistreham, Honfleur...), la fuite des jeunes Normands est une réalité à considérer. La région perd environ 5 000 jeunes / an. La Normandie ne sait pas retenir. Or, elle est pourvoyeuse de nombreuses offres d’emploi et les entreprises peinent à recruter leurs cadres.
Où partent-ils ? Ils partent en Île-de-France, en Aquitaine et en Auvergne-Rhône-Alpes.
Autre marqueur de perte de vitalité, le solde naturel qui, pour la première fois en 2018, s’inverse (300 décès de + que de naissances).
Zonage de l’évolution démographique
- Évolutions démographiques par zone entre 2008 et 2013, puis en 2013 et 2018
- Crédits : Insee, recensements de la population 2008,2013 et 2018
Le ralentissement démographique concerne tous les départements normands. Il est plus prégnant dans les départements de l’Orne et de la Manche.
Les villes-centres perdent toutes des habitants au profit de leur périphérie immédiate
- Le Havre a perdu 3 800 hab. entre 2011 et 2016, même si le repli semble s’atténuer (un bénéfice de la récente rénovation urbaine ?)
- Cherbourg a perdu 1 600 hab. sur la même période mais les nombreux recrutements en cours devraient réguler cette baisse.
- Rouen a perdu 1 400 hab. mais ici en revanche, la baisse semble vouloir s’accentuer
- Même phénomène à Caen qui a perdu 3 000 hab.
Proportionnellement, les petites communes entre 250 et 3 500 hab. s’en sortent mieux.
La désindustrialisation peut être tenue en partie pour responsable de cette érosion démographique entre 1998 et 2014 (- 60 000 emplois). En outre, on observe un retard du côté de l’évolution de la population des cadres, qui augmente moins vite qu’ailleurs en France. Ceci est dû en partie à la prépondérance de secteurs peu générateurs d’emplois cadre (industrie, logistique...)
2 raisons d’espérer...
- Les territoires situés dans la 4e couronne de la banlieue parisienne (L’Eure autour de Vernon et Évreux, le Perche ornais) attirent des familles actives en provenance de la capitale.
- Des migrations professionnelles perceptibles sous l’effet des campagnes de marketing territorial ambitieuses menées par les territoires.
Sources : La chronique de Normandie n°594 (16/09/19), la chronique de Normandie n°609 (13/01/20), L’étoile de Normandie (02/01/2020)
2050 dans le viseur
3,4 millions d’habitants pronostiqués (+97 200)
- Un vieillissement important de la population, dû à l’avancée en âge des baby-boomers, à l’installation sur le territoire de seniors retraités, ainsi qu’à une solde naturel négatif (300 décès de plus que de naissances).
- Le nb de personnes de +de 85 ans serait multiplié par 3 d’ici à 2050.
- Une croissance démographique faible, due essentiellement à l’excédent migratoire, le nombre de naissances pronostiqué (34 000) devenant inférieur au nombre des décès (39 000) après 2035.
- Dans la Manche et l’Orne, + de 1 habitant sur 3 serait un senior (la Manche devient le département normand le plus âgé).
- Un solde migratoire qui resterait excédentaire dans 4 départements sur 5.
Sources : statistiques INSEE - Analyses Normandie - 22 juin 2017 -